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Samedi 16
avril 2005
Aujourd'hui, tout ressemblait à un samedi. Mais on
est pas allées chercher papa. Déjà, j'aurai du me douter qu'il y avait
quelque chose de pas très normal.
Enfin malgré cela, nous sommes tout de
même allées dans le grand champ où vit le machin blanc voleur de peau de
lapin. Miracle, papa avait amené mon éleveuse là. J'étais contente moi. On a
vu Tipllub, U2 et Violette (au passage : faut faire une pétition : z'en sont
réduits à manger leurs propres laisses tellement on les affame les pauvres)
et pis y avait Marquis et Phébus qui avaient amené le bébé que leurs
deux-pattes leur avaient offert. Moi je voulais jouer avec la bande des
affamés et pis le bébé, mais bon, les deux-pattes semblaient pas trop
disposés à nous laisser faire. Après que les deux pattes aient enfin eu fini
de se faire la fête et d'admirer le bébé, ma maîtresse m'a purement et
simplement collée dans la cage et est repartie avec Tweety et Maman.
Papa
promenait mon éleveuse au bout de sa laisse sans tirer quand même : c'est
fragile un deux-pattes faut y faire attention. Sont partis tous vers le
champ où habite le machin blanc... Se sont même pas arrêtés. Le machin blanc
était invisible. Nulle part on entendait le doux chant du moteur qui est son
meilleur copain. Bizarre je vous dis cette journée. Un samedi, mais pas tout
à fait comme un samedi.
Et là, y a du y avoir une attaque chimique, un
attentat terroriste, je sais pas, les deux pattes, pris de panique, ont
passé les masques à gaz à papa et Tweety. Maman visiblement ne doit pas être
sensible aux gaz toxiques qui étaient là parce que personne ne lui a mis de
masque à gaz à elle. Et en période de guerre, les deux-pattes ne plaisantent
pas : z'ont mis Tweety dans la prison où ils avaient mis papa l'autre jour
(toujours avec son masque à gaz si vous avez bien suivi) et le machin blanc
est passé à toute vitesse. Le train doit être climatisé parce que le machin
blanc, lui, il ne portait pas de masque à gaz. Ma Tweety, n'écoutant que son
courage et son bon coeur a poursuivi le train et fait descendre le machin
blanc du train pour lui apprendre la vie. Mais elle a été obligée de faire
tout un tour avant de réussir à le choper et elle haletait tout ce qu'elle
savait après ça : devait avoir du mal à respirer avec son masque à gaz.
Ensuite papa a tout fait comme ma Tweety mais son masque à gaz à lui devait
mieux filtrer : l'était même pas essouflé mon papa. Maman qui est insensible
aux attaques chimiques a pu courser le train à son tour sans masque à gaz
elle. Bon elle s'emmêle un peu les pattes maman... mais au bout du compte
ben comme le train s'arrête toujours à la gare, ben elle a quand même pu
choper le machin blanc.
Ben moi j'ai tout pris de ma maman : je suis insensible aux attaques aux gaz
toxiques : les deux-pattes n'ont pas eu besoin de me mettre de masque à gaz
et ça a été mon tour. Ben moi je suis pas partie de la prison comme les
grands. Je suis allée à une gare et lorsque le train a démarré, j'étais un
peu perturbée. Mais où donc filait le train, n'allait-il pas me faire croire
qu'il tournait par là et finalement comme dans le grand champ repartir en
sens inverse ? Bon j'ai pas hésité longtemps et j'ai décidé que je
réfléchirai plus tard, lorsque j'aurai chopé le train et son passager
insolent.
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